vendredi 28 octobre 2011

Certaines voitures roulent à droite, d'autres à gauche


Le Peugeot 807 est-il d’extrême droite ? © Automobiles Peugeot



La voiture délivre un message à ceux qui la regardent passer. On s’en est souvenu en découvrant, au hasard de l’un de leur passage télévisé récent, Marine Le Pen installée à bord d’un Peugeot 807 et François Hollande grimper à l’arrière d’un autre monospace, un Renault Espace. On s’est surtout souvenu d’un sondage, réalisé pour le magazine Auto Plus il y a quelques temps déjà, puisque c’était à l’occasion de la présidentielle de 2007. Et nos deux candidats au poste suprême, ou leurs conseillers, ont probablement eu vent de ces chiffres eux aussi. L’enquête de l’hebdo se résumait en une double question fort simple : pour qui votez vous et quelle est la marque de votre voiture ? Bingo : Peugeot arrivait en tête des marques préférées des électeurs du FN, avec un score de 21%. Re-bingo : 38% des électeurs de gauche plébiscitent Renault. Le choix de la marque pour les deux candidats ne doit donc rien au hasard, pas plus que le modèle qu’ils ont élu : un monospace familial pour un candidat « normal » et un modèle similaire pour une candidate encline à prôner une politique familiale et nataliste d’envergure. 

L'UMP aime les allemandes

Pourtant, le socialiste comme la frontiste auraient pu voyager à bord d’un autre monospace, plus petit, moins cher, plus vendu et donc au plus près de leurs électeurs respectifs : le Scenic pour François Hollande et le 5008 pour Marine Le Pen. Mais un postulant au château se doit de prendre de la hauteur et les ors républicains ont leur réplique automobilistique. Des ors que l’ont s’offre hors de nos frontières du côté de l’UMP. Toujours selon cette enquête, les électeurs du parti majoritaire sont les premiers clients des constructeurs étrangers, et en majorité, puisqu’ils sont 54% à bouder les trois marques françaises. Ils sont même 18%, et c’est un record, à privilégier le triptyque du luxe allemand : Audi, BMW et Mercedes. C’est évidemment à la lecture de ce score que l’on mesure l’ampleur de la bévue des communicants de DSK qui l’on laissé prendre place à bord d’une Porsche Panamera, facturée 96 133 euros. Pour le modèle d’entrée de gamme.

Sartre juché sur son bidon

Certes cette enquête date. Mais l’image d’une marque a la vie dure, même si elle est rarement méritée. Celle de Renault, marquée à gauche, remonte aux années où il ne fallait pas désespérer Billancourt, où Jean-Paul Sartre haranguait la foule du haut d’un bidon à la sortie des usines du losange. Celle de Peugeot, est plutôt teintée d’une neutralité stylistique longtemps exercée, et de voiture de père tranquille aussi apolitique que la droite française a pu l’être parfois.

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