jeudi 17 novembre 2011

PSA : fiabilité faible et garantie minimum expliquent aussi ses soucis


Peugeot 407 : la mal-aimée du classement de fiabilité © Automobiles Peugeot


Philippe Varin s’est voulu rassurant. Ce matin, sur RTL, le PDG de PSA s'est engagé à ce qu’il n’y ait « pas le moindre licenciement économique ». Nicolas Sarkozy a lui aussi tenu à calmer les inquiétudes en déclarant « qu’il n’y aurait pas de plan social ». Les deux hommes doivent d'ailleurs se rencontrer cet après-midi pour discuter d'une première mondiale, un tour de force : supprimer 5000 emplois sans la moindre casse sociale. On peut douter de leur réussite. Mais on ne peut nier les mauvaises affaires de Peugeot-Citroën ces temps-ci. Elles sont certes liées à des choix stratégiques, comme nous l’avons évoqué ici, et à la conjoncture économique européenne comme le patron du constructeur l’a souligné. Mais peut-être que deux raisons beaucoup plus pragmatiques peuvent faire hésiter un acheteur de voiture au moment de choisir l'une des deux marques que dirige Philippe Varin. Deux éléments basiques, mais essentiels : la durée de garantie d’une auto et sa fiabilité. Et l’on s’aperçoit que, dans les deux domaines (étroitement liés), Peugeot et Citroën, comme Renault d’ailleurs, ne sont pas vraiment en tête des constructeurs mondiaux. Et c’est un euphémisme lorsque l’on consulte le classement réalisé chaque année par l’ADAC.  Cet automobile club allemand, fort de 16 millions de membres, est aussi le premier dépanneur en Europe, puisqu’il prend en charge chaque année, 27 millions de voitures en carafe. Chaque panne est dûment répertoriée, d’où des bases de données béton. Et un classement plutôt fiable sur la fiabilité. Au rayon des petites citadines, la première française siglée PSA arrive en 6me position. Pas mal. Sauf qu’il s’agit de la Citroën C1. Une voiture fabriquée en Tchéquie dans une usine détenue en joint-venture avec Toyota. Et c’est, justement, le Japonais, connu pour ses fabrications robustes, qui est aux manettes dans cette unité de production.

Des berlines en queue de peloton
Mais c’est du côté des voitures familiales que l’accident industriel est le plus flagrant. Ces autos, des berlines routières, sont plus chères à l’achat et ce sont précisément elles qui rapportent le plus à leur constructeur. Or, on a beau examiner le tableau, on ne trouve pas trace d’une Peugeot ou d'une Citroën avant la 19me place. C’est la 407 qui affiche ce score, précédant deux Ford et une Opel lanterne rouge. Tout espoir est cependant permis, puisque cette Peugeot est en fin de vie depuis la mise en circulation de la 508 qui ne figure pas encore au classement. 

Service minimum pour la garantie
Reste néanmoins une bonne surprise, c’est la deuxième place de la Peugeot 207, dans la catégorie des petites voitures. Félicitation et longue vie. Mais non. PSA vient d’annoncer qu’elle sera remplacée, dès le printemps prochain, par la 208. 
Devant les résultats de ce classement, on se dit que PSA pourrait se donner les moyens de rassurer les consommateurs au travers de ses garanties, qui mettent l’automobiliste à l’abri des coûts d’une panne pour un temps plus ou moins long. Mais le mot d’ordre tient en deux mots : service minimum. Peugeot et Citroën appliquent la loi et rien qu’elle : les deux ans obligatoires. Alors que les marques japonaises affichent 3 ans depuis quelques années déjà. Alors que les Coréens Hyundai et Kia offrent 5 ou 7 ans selon leurs modèles. Des garanties minimales et des études de fiabilité pas géniales finissent par atteindre l’image des constructeurs concernés, qui, petit à petit, voient leurs parts de marché grignotées. Un marché, certes atone, mais qui n’explique peut-être pas à lui seul les déboires de PSA.

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